Pourquoi regrossit-on si facilement après un régime ?
Prendre du poids c’est deux manières de grossir et donc de stocker les
excès. Soit il y augmentation de la taille des cellules graisseuses ce
qui est un phénomène réversible, soit la multiplication du nombre de
cellules graisseuses, ce qui est un phénomène irréversible puisque
chaque cellule nouvellement créée s’installe de façon définitive. C’est
pourquoi certaines personnes ne pourront pas revenir au poids initial,
ni au dessous d’un certain point désormais programmé par l’organisme. Le poids défini par l’organisme est proportionnel au nombre de cellules graisseuses, donc plus
on en crée plus le poids programmé augmente. Il est possible grâce à un
régime de passer en dessous de ce poids programmé mais en contrôlant de
manière extrêmement vigilante son alimentation et en supportant des
sensations de faim d’abord supportables dans la phase d’amaigrissement
mais insupportables dans la phase de stabilisation. Et c’est souvent en
passant dessous, et de régime en régime, que l’on grossit encore plus et
que l’on risque de multiplier le nombre de cellules graisseuses et de
repousser d’autant son poids d’équilibre. Voilà aussi pourquoi on
s’aperçoit que certaines personnes ayant fait des régimes ont parfois
plus grossi que celles qui n’en avaient pas fait.
Est-ce que tout le monde peut maigrir ?
Tout le monde maigrit dans un premier temps avec un régime, mais
ce n’est pas ce qui est souhaité à la base et là est le problème, parce
que les gens recherchent un résultat durable et ne désirent pas un
résultat pour six mois. Pourtant sur un moyen terme, c'est-à-dire 3 ans,
seul 10% des gens y parviennent. On peut atteindre le poids que l’on
veut mais on ne peut pas le maintenir. Le seul que l’on peut maintenir
est celui pour lequel le corps est programmé. Le plus important est
de le connaître. Le seul moyen de le savoir reste de respecter ses
sensations alimentaires qui font partie d’un système de régulation du
poids, c'est-à-dire qui sont destinées à maintenir le poids pour lequel
on est programmé.
On sait au moins aujourd’hui que sans régime, on n’obtiendra peut-être
pas le poids qu’on voulait au départ mais on pourra atteindre un poids
qu’on sera capable de maintenir sans ne plus jamais être au régime.
Mais
avec un comportement alimentaire normal qui respecte les sensations
alimentaires et donc les besoins nutritionnels de notre corps, on ne
peut pas descendre en dessous de ce poids d’équilibre de façon
définitive. Dans le cas contraire, il faudrait se plier à des restrictions et des privations alimentaires en permanence !
Qu’est-ce qui fait réellement grossir ?
C'est toute la nourriture consommée après le rassasiement et ce quel que soit l'aliment. C'est-à-dire toute calorie consommée en plus des besoins de l’organisme. La prise de poids n’est donc pas réduite à une consommation excessive d’aliments gras et sucrés mais à un excès quel qu’il soit.
Alors que faire ?
Le pari aujourd’hui est de ne pas reprendre du poids. Il faut se rapprocher de ses sensations alimentaires c'est-à-dire écouter le corps qui dicte la faim et les besoins, pour qu’il y ait réduction calorique sans qu’un régime ne soit en question. On mange en fait ce qu’on veut mais à sa faim. Curieusement, si on écoute ses sensations alimentaires on se tourne vers des aliments dont le corps a besoin, qui n'a pas eu envie d'une salade après un repas copieux ?
Il faut, en toute tranquillité d’esprit, sortir de la notion d’effort et de contrôle mental et de cette vigilance constante par rapport à notre alimentation. On ne peut pas soutenir l’effort et faire attention éternellement. Il faut donc essayer de retrouver un comportement insouciant, contrôlé par des éléments inconscients, c'est-à-dire les sensations alimentaires qui expriment des besoins dont nous n’avons pas conscience.
Si l’on mange en fonction de
notre faim, on mange la quantité suffisante de calories pour maintenir
le poids pour lequel on est programmé, quel que soit le type de
nourriture. Le cerveau fait le calcul pour nous, donc même si l‘on
dépasse ponctuellement nos besoins énergétiques, cela n’a pas d’effet
sur le poids parce que le comportement alimentaire est auto-corrigé.
En résumé, les excès étant naturellement compensés, si l’on mange plus à midi on aura moins faim le soir.
Par contre, espacer sa faim entraine une accumulation qui ne peut plus
être compensée par la suite. Ce sont les repères tels que la faim et la
satiété qui permettent de manger la juste quantité de calories et de
choisir les aliments en fonction des besoins réclamés par le corps.
C’est comme ça que l’on maigrira,s stabilisera si l’on est en dessus de son poids
d’équilibre ou qu’on le conservera, en distinguant bien sûr la question
du poids et celle de la santé nutritionnelle.
Il s’agit donc de manger quand on a faim et de choisir ce dont on a envie pour s’arrêter lorsque l’on n’a plus faim pour maintenir le poids pour lequel on est programmé. C’est un comportement contrôlé par les besoins, les sensations alimentaires. Il faut respecter ces sensations et faire disparaître les restrictions. Cette régulation émotionnelle et ce contrôle mental du comportement alimentaire s’effectue sans entraver le fonctionnement de la régulation nutritionnelle. Toute la difficulté consiste alors, si l’on n’a pas atteint l’objectif voulu, à accepter ce poids, même s’il se trouve éloigné de celui auquel on aspirait.
Et on stabilise alors ?
Oui en se laissant guider par ses sensations alimentaires et en se
rapprochant des quantités qui nous sont nécessaires. Nous sommes régulés
pour ça et devons laisser de côté cette angoisse perpétuelle face à
l’assiette. En cultivant cette régulation, le mangeur restreint renouera
avec son poids d’équilibre.
Ce poids sera peut-être différent de celui qui est prescrit par le
médecin et de celui qui est socialement suggéré par les photos de
magazines. Mais il sera le nôtre, un poids physiologique génétiquement déterminé, et qu’il faudra accepter.
source article Jean-Philippe Zermati - gros.org
J'espère que cet article vous a plu, c'est difficile de faire le deuil du corps idéalisé, celui de nos 20 ans ou celui qu'on aimerait avoir mais au final le plus important n'est-il pas de rester stable, de se sentir bien dans son corps même en taille 42 ?